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L’originalité du travail de Mézières est indissociable de l’originalité de la formation reçue, peu académique à l’époque. Ce qui pourrait à l’heure actuelle paraître désorganisé était d’une pertinence remarquable. Son observation princeps a transformé radicalement sa façon de regarder et son point de vue. Elle n’aura eu de cesse de nous transmettre cet ébranlement qui nous met hors d’état de regarder comme avant. On était immergé dans la globalité et malgré nos études de kinésithérapie, c’était un choc, on se retrouvait à regarder un corps avec toute sa structure, sa cohérence, son intelligence. Il fallait arriver à cette compréhension intime de penser la forme dans son ensemble, ne pas s’en tenir à ce que l’on savait, regarder, se demander pourquoi : peu de guides, mais une possibilité infinie d’aller loin. Elle enseignait cette méthode comme un artisan, extrêmement construite, précise et aussi comme une artiste avec finesse : s’adapter, travailler avec sa main, sa sensibilité. L’art et la manière de travailler avec le neurovégétatif. Prendre du temps pendant les séances jusqu’à ce que le corps réagisse, prendre le temps pour le patient d’intégrer la séance, entre les séances, accepter ce temps.

(résumé effectué par Béatrice Freyssinet, présidente de l’AMIK)