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Sheherazade, fille de Sheherazade, petite fille de Sheherazade, nièce, tante et cousine de Sheherazade, marche à petits pas, son dos et les paumes de ses mains moites collées au mur du Palais du Sultan.

 

Il est des pays où le bois, coupé, tronçonné, mis en tas au fond d’un jardin, à la cave ou dans le pré, rassure encore. Des pays où chaque saison se vit comme une rupture.

 

voilà que j’entends le chameaudaire dans le désert qui poursuit le crapaudnouille sur l’étang gelé. Sous la glace évoluent les petits caïmandiles qui vont à la rencontre des poisscailles volants …….

Le fourmilion fait la course avec la giratigre et le tétarpotame monté sur la vachameau ventrilopent gaiement sur l’herbe avoisinante.

 

Cette crapule de passé tire sur le fil de ma mémoire ….

les trous des souvenirs seront-ils reprisés

là où les couleurs fauve et indigo du coton mercerisé

s’entremêlent dans le tissage des mots

ceux du poète et de l’écrivain ?

 

A terre

de nos yeux

s’ouvre

et humus et poussière

Brune nous levons

et du manteau

des chandelles

au chaud des effluves

Faro renvoie aux temps

des airs infinis

des Présentation

 

Fin du voyage chez les touaregs

Le bivouac est installé

Un dernier verre de thé pris ensemble

Les chandelles s’éteignent.

 

Ne parle pas avec tes yeux fermés, ils vont trouer la pierre.
Ne parle qu’en écoutant l’augure

Pour avoir un témoin, et lit le livre ouvert à la page d’aujourd’hui :

Pierre/feuille/ciseaux.

 

Ce que je sais ce que je ne sais pas

Tant de

vues

Tant de sons

Sonnent en moi

 

Anime l’esprit des choses. Ce qui t’inspire et ce que tu insuffles.

Que la faille puisse être une chanson et le hasard voulu.

Assieds-toi avec nous

Une main sur le front de celui qui pense avec chagrin

Pierre, feuille, ciseaux.

 

Je voulais

Mais, ne pouvais pas

Je croyais savoir

Et, ne savais pas

A cet instant!

J’ai compris

Mon estomac s’est serré

Les larmes montaient

Ma voix

s’étouffait

De mes yeux les larmes ont surgit

A ce moment!

J’ai pris conscience

Qu’il me fallait travailler

Encore et encore

 

Il me faudrait un jardin zen !

Pierres !

Il me faudrait des gravillons !

Plomb !

Il me faudrait un buis sombre !

Ciseaux !

Il me faudrait un petit arbre en hiver !

Feuilles !

 

Le dernier mot n’est pas appris. Le dernier mot n’est pas parlé. Il est comme une pierre, une feuille, un ciseau.

Un puits où disparaît la nuit pour pouvoir rester fraîche.

 

Sous la pierre qui sourit, la couleuvre aussi.

Sous la feuille qui frémit, la chenille aussi.

Dans le puits dont l’œil luit, la rainette aussi.

 

Le village de mon enfance était ourlé d’un tapis rouge

Où l’on fabriquait de l’encre avec du sureau

Où la cours de récré n’avait pas de barrière

Haute comme trois pommes j’étais

Dans la poche, des cailloux,

Les genoux couronnés

 

Viens, je t’aimerais. Au pied de la lettre prend racine, et file, fibre

Tu aurais des couleurs,

aux losanges, qui s’élèvent aux creux des pleins des vides.

Des bontés, des sourires,

 

J’avais peur de la fonderie, à cause du vacarme, je m’imagine

Ne devoir écrire que ce qu’on a dedans

Cette espèce de motte qu’on a sous les chaussures et qu’on laisse en entrant

Si le silence est d’or et la parole d’argent, une lettre de plomb,

Mordant dans le papier,

Laisse son empreinte noire

Dans la mémoire des pommes, de l’automne et du vin.

 

L’écriture c’est

une trace invisible.

C’est mon jardin secret,

le masque qui recouvre

ce qu’aucun ne sait,

de l’encre pourpre tatouée

dans la peau des nuages,

la vie qui se dilue

dans l’eau de mon esprit.

 

Juste des mots

Le trait noir du crayon, les personnages et le cheval démembrés de Guernica,

La bouche arrondie sous les mains accrochées aux joues, Le Cri en couleurs de Munch

Le mal aux Terrasses de Novembre.

 

Et il cogna, cogna,

Tapa, tapa,

Fracassa, fracassa,

Tapa, tapa,

Cogna, cogna

…et passa !

…de l’autre côté du miroir, comme on dit.

 

Tu marches sur les sentiers boisés,

Ton pas laisse sur le sol son emprunte

Et tissent avec les fragrances du lieu

Cette nature changeante au fil des saisons

Au rythme de tes pas, devenus légers et souples

Le pas de ta marche et le chemin de tes pensées ne font qu’un.

 

L’écriture c’est

à l’école d’antan

l’encre violette

et les pâtés en étoiles

les plumes métalliques

qui tracent des dentelles

de pleins et de déliés

sur les lignes des cahiers.

 

Aurélia, Denise, Monique, Julia, Morwena, Delphine.
Lu au forum des associations le 9 septembre 2017